mardi 4 avril 2017

QUE DOIS-JE FAIRE POUR AVOIR LA VIE ÉTERNELLE ?





Jean 3:4
Nicodème lui dit: Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il rentrer dans le sein de sa mère et naître?

Bien-aimés, ne restons pas sur, que des questionnements comme Nicodème
Le nom Nicodème signifie en hébreu vainqueur du peuple. Nicodème était pharisien, mais également chef des Juifs. Donc un homme très important. Il était apparemment riche.

Nicodème est un peu le parallèle du jeune homme riche dans les synoptiques, « à cette différence près que les grands biens qui retiennent le jeune homme de suivre Jésus (Mt 19, 16-22) sont, chez Nicodème, les dons exceptionnels de son intelligence et de sa personnalité, auxquels tout l’incline à sa fierté​ uniquement.

Bien-aimés, la question centrale était pour le jeune homme riche : Que dois-je faire pour avoir la vie éternelle ? Et pour Nicodème : Comment faire pour voir le Royaume de Dieu ? Pour réponse, Jésus va amener Nicodème, " du connaître à naître ".
Mais Yeshoua était dans un contexte particulier, car il savait leur penser « Comme il était à Jérusalem durant la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom à la vue des signes qu’il faisait. Mais Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous, et qu’il n’avait pas besoin d’un témoignage sur l’homme : car lui-même connaissait ce qu’il y avait dans l’homme. » (Jn 2, 23-25)

Nicodème est un de ces nombreux, qui ont vu les signes accomplis par Jésus et qui ont cru en son nom, de cette foi imparfaite, à laquelle Jésus ne se fiait pas. Cela lui explique le ton abrupt de la réponse que Jésus lui adresse.
Quand nous méditons l’Évangile de Jean, il y a les disciples, ceux qui accueillent Jésus, et qui sont du côté de la lumière. Se l’autre côté, il y a ceux qui refusent de croire, qui sont du côté des ténèbres. Nicodème est comme à mi-chemin entre les deux. « Il représente parmi les chefs ceux qui, avec hésitation, commencent à croire à Jésus. »

Nicodème ne voudrait pas donner de publicité à sa démarche : on le comprend : lui, le maître en Israël, venir trouver l’humble charpentier de Nazareth, que les notables juifs ne regardent pas spécialement d’un bon œil.
Mais la nuit est aussi un temps de rencontre privilégiée avec Dieu
Rappelons que pour Jean, Nicodème est associé à la nuit : on le retrouvera en Jn 19, 39, lors de l’ensevelissement de Jésus, le soir.
On peut aussi remarquer que l’entretien avec Nicodème commence sur cette mention de la nuit, et finit sur la lumière : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière. » (Jn 3, 21) Comme au début de la création...
Nicodème vient vers le Seigneur, mais il vient de nuit. Il vient vers la lumière, et il vient dans les ténèbres. Dans les ténèbres, il cherche le jour (Yeshoua) mais c’est encore à partir des ténèbres de sa chair qu’il parle, comme certain d'entre nous aujourd'hui.
Nicodème est en quelque sorte l’homme de la nuit. La nuit lui est toujours associée, un peu comme le reflet de ses ténèbres intérieures.

Bien-aimés, en réalité, Nicodème sait moins qu’il ne pense : dans les signes accomplis par Jésus il y a plus qu’il n’y a vu. Le Royaume de Dieu est là présent parmi les hommes ; cela, Nicodème ne le voit pas ; car il n’accède pas encore au mystère du Fils de Dieu. Yeshoua n’aura pas d’autre but, dans tout ce dialogue, d’amener Nicodème à cette science du mystère du Royaume de Dieu.
Beaucoup d'entre nous comme les Juifs désiraient voir advenir le Royaume de Dieu. Mais Jésus dit que sans naître de nouveau, ils ne pourront le voir. Il lui montre que l’idée juive du Royaume est erronée : cette pensée courante concevait le Royaume comme une réalité terrestre, politique : tout Juif, par naissance, appartenait à la nation juive, et devenait par conséquent sujet de ce royaume. Un royaume à taille humaine en quelque sorte. Or, Jésus dit à Nicodème que ce Royaume est spirituel, et on n’y accède seulement par une naissance spirituelle. Nous avons tous tendance à réduire le Royaume de Dieu à nos vues humaines. Et tout le travail de Dieu, de son Esprit, est de nous faire passer de notre royaume au Royaume de Dieu.

Nicodème se situait sur l’idée du savoir (de maître à maître) ; Jésus lui propose une nouvelle naissance : "tu voulais connaître, je te propose de renaître, donc passer de connaître à naître…
On comprend que Nicodème soit très désorienté. « Nicodème a consacré sa vie au service de Dieu et à l’étude des Écritures. Et il lui faut s’entendre dire que tout son savoir, don acquis, son expérience, sont choses vaines pour le Royaume de Dieu, s’il n’accepte de naître. Comme un enfant, il doit venir à la vie. Nicodème se questionne devant cette absurdité.

Frères, sœurs, arrivés à un certain âge de la vie, on a acquis un savoir, de l’expérience, de la maturité, même spirituelle. On pense être bien avancé sur la voie du Royaume. Et Jésus vient dire qu’à moins de renaître, tout cela ne sert à rien. Ce langage dépasse sa raison.
Déjà dans l’AT, Dieu formulait la promesse de donner à l’homme un cœur nouveau, de mettre en lui un esprit nouveau (Ez 36, 26-27 ; Jr 31, 31). Mais l’AT ne parlait jamais de nouvelles naissances.
Cette idée de nouvelle naissance est chère : l’homme existe depuis son entrée en ce monde, mais il doit ensuite naître à lui-même, naître à ce qu’il est appelé à devenir, naître à la vie éternelle, et cela peut être un accouchement de toute une vie. Jésus est en chacun l’accoucheur de notre vraie humanité. Il nous fait naître d’en haut, naître à la vie éternelle, la vie d’enfant de Dieu, ou la vie selon l’Esprit.

Conclusion

Mais cette naissance à notre vraie identité, à la vie éternelle, se fait à travers un chemin dont celui de Yeshoua Jésus, qui peut être douloureux : il n’y a pas d’accouchement, pas d’enfantement sans douleurs. Cette naissance est commencée lors de notre baptême, mais elle peut être l’œuvre de toute une vie. Naître à nouveau, ou entrez dans la vie éternelle, c'est devenir vivants dès ici-bas. Il ne s'agit pas d'attendre la vie éternelle, mais d'y entrer dès maintenant : il est donc bien clair que la vraie question, c’est d’être un vivant avant la mort. Il est bien vrai qu’on entre pas dans le ciel comme s’il s’agissait d’aller quelque part. Il faut devenir le ciel… Il faut devenir la vie éternelle, il faut le devenir dans tout son être.
« Ma vie, nulle ne la prend, mais c’est moi qui la donne. » (Jn 1, 18)

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